- SCHOLA CANTORUM (Paris)
- SCHOLA CANTORUM (Paris)SCHOLA CANTORUM, ParisD’abord société de musique religieuse, fondée en 1894 à l’initiative de Charles Bordes, en collaboration avec Vincent d’Indy et Alexandre Guilmant, elle fonctionna comme école de musique en 1896. La Tribune de Saint-Gervais , dirigée par Bordes, diffusa ses idées à partir de 1895. La Schola cantorum défendait la cause de la musique ancienne (polyphonie du XVIe s., musique classique des XVIIe et XVIIIe s.), voulait cultiver la musique liturgique fondée sur le grégorien, tel que commençait à le découvrir l’abbaye de Solesmes, et tenait à perpétuer l’enseignement de César Franck. Bientôt le succès fut vif et, un moment, l’influence de la Schola put être comparée à celle du Conservatoire de Paris. Bordes fit appel, en plus des deux cofondateurs, à Fernand de La Tombelle, André Pirro... Ses adversaires, réunis surtout, à partir de 1905, autour d’Émile Vuillermoz, Willy et Marnold (ils écrivaient dans Le Mercure musical et défendaient Fauré, Debussy, Ravel et Roger-Ducasse), traitèrent la doctrine de la Schola de formaliste. Ce qualificatif aurait pu s’appliquer surtout aux idées intransigeantes de Vincent d’Indy. Parmi les nombreux élèves qui fréquentèrent l’école de la rue Saint-Jacques, citons Georges Witkowski, Albéric Magnard, Déodat de Séverac, Joseph Canteloube, Gustave Samazeuilh, Marcel Labey, Albert Roussel, lequel devint aussi professeur et eut entre autres comme élèves Paul Le Flem, Guy de Lioncourt, Stan Golestan, Edgar Varèse, Félix Raugel, Roland-Manuel. Cette seule liste montrerait que les attaques lancées contre la «citadelle du formalisme» n’étaient point entièrement justifiées; le moins qu’on puisse dire, c’est que les tempéraments musicaux les plus divers n’y furent point étouffés. À la suite de divergences de vues au sein du corps professoral, des transfuges de la Schola fondèrent l’école César-Franck en 1935. Depuis 1980, la Schola cantorum possède le statut d’établissement privé d’enseignement supérieur.
Encyclopédie Universelle. 2012.